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Les opportunités de carrière en FinTech

Né du croisement entre la finance et la tech, le secteur des FinTechs est en constante expansion, ouvrant de nombreuses opportunités de carrières.

Publié le 15 novembre 2022 à 16:39

Avec l’avènement des cryptomonnaies et l’émergence de nouveaux moyens de paiement, de financements, et même d’épargne, les FinTechs sont en passe de révolutionner l’industrie financière dans un contexte de mutation des modes de consommation.

En quelques chiffres, les montants investis en FinTechs dans le monde sont passés de 3.2 Mds$ en 2012 à 42 Mds$ 8 ans plus tard en raison de l’enthousiasme grandissant des fonds de Venture Capital et de Private Equity pour les potentiels retours sur investissement. Il y a 10 ans, les FinTechs représentaient moins de 3% de l’industrie financière totale contre 38% aujourd’hui et comptant plus de deux cents licornes dans le monde et dont la moitié sont américaines.

Un secteur à part entière

Fort d’une capitalisation totale de 3 000 Mds$, le secteur de la FinTech est à considérer comme une industrie à part entière. Pour soutenir un tel essor, les entreprises ont eu recours à des vagues de recrutements, souvent précédées par des levées de fonds. Elles emploieraient aujourd’hui près de 300 000 personnes avec en moyenne 1 300 employés par entreprise. À titre de comparaison, New York emploie 450 000 financiers et Londres 400 000, cela ferait donc de la FinTech la troisième plus grande place financière au monde.

Outre la taille actuelle du secteur, les FinTechs ouvrent de plus en plus de postes, offrant ainsi plus d’opportunités de carrière que la finance classique. En 2020, 40 000 postes étaient à pourvoir en FinTech dans le monde contre 10 000 à Londres en banque ou fonds d’investissements.

Autre chose qui ne déçoit pas, les salaires. En effet, l’appétit des FinTechs pour attirer les talents et les retenir a fait grimper les grilles des salaires pouvant atteindre celles des banques. C’est aussi sans compter la possibilité d’acquérir des parts dans la société en vue de réaliser un gros cash out en cas de rachat par une plus grosse entreprise.

En somme, la FinTech est désormais un employeur majeur, n’ayant pas à rougir face aux grandes places financières telles que Londres ou Tokyo, et offrant des niveaux de salaire similaires. De plus, elle connaît une croissance plus forte que la finance traditionnelle, et reste donc un secteur très attrayant autant pour les professionnels que pour les étudiants.

Une pluralité de domaines

Tout comme la finance traditionnelle, la FinTech couvre plusieurs spécialisations. Nous avons sélectionné quelques exemples illustrés par des start-ups françaises.

  • Les méthodes de paiement – Lydia

  • En totale disruption avec les méthodes bancaires classiques, les FinTechs spécialisées dans les méthodes de paiement ont le mérite de proposer une solution en phase avec les modes de consommation actuels se voulant plus rapides, plus fluides et surtout plus libres. C’est le cas de Lydia.

  • Lancée en 2013, l’application Lydia répond parfaitement à ces besoins en permettant d'envoyer et de recevoir de l'argent grâce à un simple numéro de téléphone. La FinTech a depuis étoffé son offre, toujours dans la même optique de simplicité, en proposant à ses utilisateurs d’ouvrir un compte courant, un compte commun ou même d’épargne en quelques clics et sans rendez-vous.

  • Assurances – Alan

  • Toujours en phase avec les méthodes de consommation actuelles, les Assurtech permettent en quelques clics d’assurer une personne pour une courte durée, un voyage par exemple, mais aussi de couvrir les employés d’une PME sur plusieurs années.

  • C’est le cas d’Alan, fondée en 2016, la start-up vous propose une couverture santé en cinq minutes via une application d’où vous pourrez ensuite suivre vos remboursements ainsi que les détails de votre contrat.

  • Financement participatif – KissKissBankBank

  • Vous avez besoin de financer un projet ? Depuis plusieurs années, les plateformes de financement participatif, ou Crowdfunding en anglais, ont permis de lever des millions d’euros auprès de particuliers afin de donner jour à des projets en tout genre.

  • C’est la mission de KissKissBankBank qui héberge des centaines de projets en facilitant le long et fastidieux processus de levée de fonds souvent redouté par les jeunes entrepreneurs.

  • Gestion de portefeuille – Yomoni

  • Bien épargner peut prendre du temps et coûter cher. Cette phrase d’accroche qu’on peut voir sur le site de Yomoni nous renvoie aux difficultés, aux incompréhensions et souvent aux découragements auxquels on peut être confrontés lorsqu’il s’agit d’assurance-vie et d’investissement. Et c’est justement sur ce créneau que se positionne la jeune entreprise en proposant diverses solutions d’épargne 100% en ligne et à moindres frais de gestion et en investissant les fonds de ses épargnants dans des ETF.

Taxonomie des métiers

Bien que l’industrie des FinTechs offre de nombreuses opportunités, elle n’a pas encore atteint sa pleine maturité et continue à croître très rapidement. Cela rend donc difficile la catégorisation des métiers et l’appréciation des skills requis. On peut cependant identifier trois grandes familles de métiers auxquels vous pourrez prétendre.

  • Gestion
  • Dans des périodes de forte croissance, les entreprises ont besoin de se structurer rapidement et de manière solide afin de pouvoir absorber cette croissance. La bonne gestion de l’entreprise devient alors un enjeu essentiel que ce soit sur un plan financier, commercial, légal et de ressources humaines. Les métiers sont alors assez similaires à ce qu’on pourrait trouver dans d’autres secteurs, mais à une échelle différente.
  • Technologique
  • Les FinTechs dépendent énormément de l’avantage technologique mis à disposition de leurs utilisateurs. C’est pourquoi ces entreprises regorgent souvent d’ingénieurs en tout genres, de data analystes et de chefs de produits ayant suivi une formation technique axée vers le digital.
  • Finance
  • Si les deux précédentes familles de métiers peuvent se ressembler au sein des différentes FinTechs, les métiers liés à la finance dépendent énormément de la spécialisation de l’entreprise. Ainsi, là où Lydia nécessitera plus de compétences axées sur la programmation et la relation client, Yomoni aura plus besoin de conseillers financiers et d’experts en ETF.

L’entrée en FinTech n’est donc pas conditionnée à un background exclusivement financier ou exclusivement informatique, mais reste ouverte à une grande disparité de profils et de compétences plus ou moins techniques.

Ce qu’il faut retenir

Pour conclure, tenter l’aventure dans une FinTech est une opportunité de découvrir une toute nouvelle perspective sur le monde de la finance et d’être acteur d’une révolution de l’industrie. De nombreux postes sont ouverts et ils vous permettront d’atteindre rapidement un grand niveau de responsabilité.

Il faudra néanmoins garder à l’esprit que les FinTechs, pour la plupart sont des start-ups, et que le risque de faillite et donc de perte d’emploi reste nettement supérieur à celui des grandes entreprises financières.