Point Finance.

Airbus et Atos, ça n’ira pas plus loin

Le constructeur aéronautique à annoncé mercredi qu’il ne donnerait pas suite aux discussions concernant une prise de participation de 29,9% d’Evidian, spin-off d’Atos, initiées en février dernier.

Publié le 30 mars 2023 à 14:13

En plein milieu du mois de février dernier, Atos officialise les rumeurs de discussions en cours avec Airbus pour le rachat d’Evidian, dont nous vous donnions les détails en octobre. Le constructeur aéronautique avait alors pris de vitesse Thales alors en chasse sur le secteur de la cybersécurité. Airbus fera donc une proposition indicative pour le rachat de 29,9% du spin-off d’Atos spécialisé dans la gestion d’identité et d’accès.

Pris dans un tourbillon de problèmes de gouvernance et de liquidités, ce spin-off semblait être un premier pas vers le retour au calme et l’intervention d’Airbus dans ce dossier représentait alors une lueur d’espoir pour les actionnaires et le management d’Atos.

Pourtant, le géant de l’aviation européen annonce ce mercredi ne pas poursuivre les discussions concernant ce projet de prise de participation minoritaire sans donner de raisons particulières et sans fermer la porte à d’autres solutions de rapprochement. Cela aura néanmoins suffi à faire plonger le cours de l’éditeur de logiciels de 17% en bourse et à laisser passer une possible entrée de cash à hauteur de 1,2 Mds€ selon Les Echos.

Le fonds activiste TCI met la pression pour faire avorter le projet.

Dès l’annonce de l’offre indicative, le fonds activiste TCI géré par Chris Hohn et actionnaire minoritaire avec 3% au capital d’Airbus s’est empressé de faire pression sur le PDG Guillaume Faury afin d’avorter ce projet de rapprochement. Pour le gérant activiste, le projet vise surtout à sortir Atos de la crise dans une démarche politique qui aurait été encouragée par l’État français qui détient 10% d’Airbus.

Il dénonce également la situation financière d’Atos soumis à une charge de dette bancaire que Chris Hohn ne veut pas avoir à supporter à travers Evidian. Le gérant activiste aurait même qualifié dans sa lettre au PDG d’Airbus qu’Evidian est « une entreprise de faible qualité et très endettée, avec 60 000 employés, opérant dans un environnement extrêmement compétitif » en ajoutant que « Airbus travaille déjà avec succès avec des milliers de ses fournisseurs sans en détenir une participation, et peut le faire aussi avec Evidian ». C’est dans ce contexte houleux entre actionnaires et management que l’avionneur européen prendra la décision de stopper les discussions.